Le couple contemporain se forme principalement sur la base d’une élection amoureuse. La relation commence généralement par une période fusionnelle qui fait écho au mythe de l’androgyne et à la recherche d’une symbiose supposée originelle : cette impression d’avoir (re)trouvé sa moitié. Ainsi, la majorité des couples se constituent selon un fantasme de complétude et de fusion. Au fil du temps, les attaches affectives se redessinent en se confrontant à l’épreuve de réalité. Toutefois, dans certains couples, des liens interdépendants peuvent persister et unir les partenaires sans être forcément ressentis comme aliénants. Bien des couples trouvent dans la dépendance (mutuelle ou asymétrique) l’expression d’un fort attachement amoureux qui cimente leur relation dans la durée. A contrario, l’attachement qui enchaîne intimement le sujet dépendant et son partenaire peut révéler des aspects pathogènes et devenir source de souffrances. Parfois, l’intimité conjugale dissimule des liens mortifères, avec l’assujettissement contraint d’un partenaire par l’autre, dans un contexte d’intrusion physique et psychique typique des liens d’emprise.