Connaissance de l'autisme [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Bernadette Rogé, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
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[Extrait de la synthèse]
Définition de l’autisme : Une perspective initiale
Bernadette Rogé définit l’autisme comme un trouble neurodéveloppemental apparaissant précocement dans l’enfance et persistant à l’âge adulte. Elle insiste sur le consensus international autour de l’origine biologique de ce trouble, qui se manifeste principalement par des difficultés dans les interactions sociales, la communication, et des troubles comportementaux. Ce cadre général pose les bases pour explorer plus en détail l’histoire et les conceptions actuelles de l’autisme.
Les premières descriptions de l’autisme : Kanner et Asperger
Léo Kanner est reconnu comme le premier à avoir décrit l’autisme en 1943, en observant les caractéristiques de 11 enfants. Il identifie des difficultés à établir des relations sociales, un intérêt marqué pour les objets plutôt que pour les êtres humains, des anomalies du langage, des comportements répétitifs, et un besoin de stabilité environnementale. Cependant, cette description initiale s’avéra trop restrictive, car les 11 cas étudiés n’étaient pas représentatifs de l’ensemble des personnes autistes.
En parallèle, Hans Asperger, en 1944, propose une autre description des troubles autistiques, qu’il appelle "psychopathie autistique". Il met en lumière des difficultés relationnelles, une communication unidirectionnelle, une obsession pour des intérêts spécifiques, et des mouvements maladroits. Bien que moins diffusés à l’époque, ses travaux seront revisités plus tard, notamment par Lorna Wing.
Les confusions historiques : Autisme et schizophrénie
Le terme "autisme", emprunté au psychiatre Eugen Bleuler pour décrire le repli sur soi des patients schizophrènes, a contribué à entretenir une confusion entre l’autisme et la schizophrénie. Pendant plusieurs décennies, des termes comme "psychose infantile" ou "schizophrénie infantile" furent utilisés, masquant les différences fondamentales entre ces troubles. Cette confusion a marqué un retard significatif dans la compréhension et la prise en charge de l’autisme.
Bruno Bettelheim et la théorie des « mères réfrigérateurs »
Bernadette Rogé évoque ensuite une période sombre de l’histoire de l’autisme, marquée par Bruno Bettelheim, pédagogue et psychologue, qui a promu l’idée que l’autisme avait une origine psychogène. Il a développé la théorie des "mères réfrigérateurs", suggérant que les mères, par leur froideur, étaient responsables de l’isolement de leurs enfants. Cette approche, ancrée dans la psychanalyse, a été largement médiatisée, causant des dégâts psychologiques profonds pour les familles concernées.
Un tournant historique : La rétractation de Kanner
En 1969, Léo Kanner prend ses distances avec l’interprétation de ses premiers travaux et déclare publiquement son soutien aux parents d’enfants autistes, en affirmant : « Parents, je vous acquitte. » Ce discours marque un tournant vers une approche plus collaborative avec les familles et un rejet des théories culpabilisantes.
Une nouvelle approche éducative : Le programme TEACCH
Dans les années 1970, Éric Schopler, avec Robert Reichler, développe une approche éducative basée sur la psychoéducation. Le programme TEACCH (Treatment and Education of Autistic and Communication-Handicapped Children) repose sur une évaluation individualisée des besoins et une collaboration interdisciplinaire avec les parents. Reconnu par l’État de Caroline du Nord en 1972, ce programme marque une rupture avec les théories centrées sur la relation mère-enfant.
Lorna Wing et la notion de spectre autistique
Dans les années 1980, Lorna Wing, pédopsychiatre et mère d’une enfant autiste, joue un rôle clé dans la compréhension moderne de l’autisme. Elle introduit la notion de "triade autistique", regroupant les signes cliniques en trois catégories : troubles de l’interaction sociale, troubles de la communication, et comportements répétitifs ou intérêts restreints. Elle propose également le concept de "spectre autistique", qui englobe une diversité de manifestations cliniques sur un continuum.
Vers une classification dimensionnelle : DSM-5 et CIM
Les classifications internationales comme le DSM-5 et la CIM ont évolué pour adopter une approche dimensionnelle, remplaçant les catégories distinctes (autisme, syndrome d’Asperger, etc.) par une notion unifiée de "trouble du spectre de l’autisme". Cette évolution reflète une meilleure prise en compte des variations individuelles et des comorbidités associées.
Une dyade autistique : Redéfinition des critères
Enfin, Bernadette Rogé souligne l’évolution des critères diagnostiques. Alors que l’on parlait initialement de triade autistique, les nouvelles classifications mettent en avant une dyade regroupant les troubles de la communication et de l’interaction sociale, ainsi que les comportements répétitifs et les intérêts restreints. Cette redéfinition reflète une compréhension plus nuancée des manifestations de l’autisme et des formes d’expression tardives, qui, bien que rares, peuvent être observées.
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