La méditation pleine conscience comme outil en psychothérapie [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Stéphany Orain-Pelissolo, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
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[Extrait de la synthèse]
La pleine conscience : un phénomène en pleine expansion
Stéphanie Orain décrit la pleine conscience comme une pratique devenue omniprésente dans les médias et les ouvrages récents. Elle évoque les multiples contextes dans lesquels cette approche est utilisée : au travail, dans le sport, dans la parentalité, ou encore lors de repas. Sa popularité est telle qu’elle a même donné lieu à des pratiques inhabituelles comme des cours de yoga avec une bière en main, en Allemagne.
Pourtant, Stéphanie Orain rappelle que la méditation de pleine conscience ne date pas d’hier. Issue de traditions bouddhistes, taoïstes et hindouistes, cette pratique remonte à plus de 2500 ans. Toutefois, son lien historique avec des traditions religieuses a longtemps suscité des réticences, notamment dans le domaine hospitalier, où il a été nécessaire de la présenter sous une forme laïcisée.
Définir ce que la méditation n'est pas
Avant d’entrer dans les détails, Stéphanie Orain tient à déconstruire certaines idées reçues. Contrairement aux attentes fréquentes, la méditation de pleine conscience ne vise ni à atteindre un état de relaxation profonde, ni à éliminer les pensées ou ruminations. Elle insiste également sur le fait qu'il ne s'agit ni d'une expérience mystique, ni d'une religion.
Elle explique que l'objectif principal de la pleine conscience est un entraînement de l'attention. Cette pratique vise à être pleinement présent à soi-même et au monde, en portant une attention intentionnelle et sans jugement au moment présent.
Les origines du MBSR et son évolution
Stéphanie Orain retrace la genèse du protocole MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction), conçu en 1979 par Jon Kabat-Zinn. Ce biologiste et praticien de la méditation zen a mis en place ce programme pour aider des patients souffrant de maladies chroniques et réfractaires aux traitements classiques. Le MBSR repose sur huit semaines de séances structurées, avec des effets notables sur la manière dont les patients perçoivent et vivent leur maladie.
Elle mentionne également des adaptations ultérieures de ce protocole, telles que :
- Le MBRP (Mindfulness-Based Relapse Prevention) de Marlat en 1994, pour prévenir les rechutes dans les addictions.
- La MBCT (Mindfulness-Based Cognitive Therapy) développée en 2002 par Tisdale, Segal et Williams, pour traiter la dépression.
Des éléments de pleine conscience ont également été intégrés dans d'autres thérapies cognitives et comportementales, comme la thérapie des schémas de Jeffrey Young, ou encore la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT).
Les bénéfices thérapeutiques validés par la recherche
La pratique méditative a montré des effets bénéfiques dans des domaines variés, que ce soit pour les douleurs chroniques, les troubles de l’humeur, ou encore les pathologies physiques comme la maladie de Parkinson ou les rhumatismes inflammatoires. Stéphanie Orain cite de nombreuses études démontrant l'efficacité de la pleine conscience, notamment :
- Une diminution des symptômes anxieux et dépressifs chez les personnes âgées souffrant de douleurs chroniques.
- Une amélioration du stress et de l’autonomie chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
- Une réduction de la glycémie à jeun chez les personnes en surpoids.
Pleine conscience chez les enfants et adolescents
La pratique de la pleine conscience a également été adaptée pour les plus jeunes. Stéphanie Orain souligne des résultats prometteurs, tels qu’une diminution des problèmes attentionnels et des symptômes anxieux chez les enfants et les adolescents. Ces bénéfices incluent une meilleure estime de soi et une amélioration de la qualité du sommeil.
À travers ces exemples, elle démontre comment la pleine conscience agit non seulement sur les symptômes physiques et psychiques, mais également sur la relation que les individus entretiennent avec leurs maladies et leurs émotions. Les modules qu’elle propose explorent ces principes actifs en détail.
Comprendre la transformation de la douleur en souffrance
Stéphanie Orain-Pelissolo explore dans ce module la distinction entre douleur et souffrance, et les mécanismes qui permettent à la douleur de se transformer en souffrance. Elle s’appuie sur des définitions reconnues et des exemples concrets pour introduire une réflexion approfondie sur l’expérience douloureuse et les stratégies d’évitement souvent inefficaces.
Définir douleur et souffrance : deux concepts distincts
Stéphanie Orain commence par clarifier les termes. Selon l’Association internationale pour l’étude de la douleur, la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée ou non à une lésion tissulaire. Elle distingue :
- La douleur physique, comme les douleurs neuropathiques ou les blessures, qui sont inévitables.
- La douleur psychique, telle que la tristesse liée à une perte, qui est également une réponse normale et humaine.
En revanche, la souffrance est définie par le Larousse comme un état prolongé de douleur physique ou morale. Stéphanie précise que c’est l’attitude face à la douleur qui détermine si celle-ci se transforme ou non en souffrance. Par exemple, lutter contre la douleur, la nier ou tenter de l’éviter à tout prix peut entraîner un cercle vicieux qui amplifie l’expérience douloureuse.
Les mécanismes de transformation de la douleur en souffrance
1. Refus de l'expérience douloureuse
La souffrance émerge souvent d’un refus d’accepter la douleur, qu’elle soit physique ou psychique. Ce refus entraîne une focalisation excessive sur la douleur, créant un effet de zoom. La douleur envahit alors l’espace psychique de la personne, qui finit par se confondre avec elle.
2. Focus attentionnel et ruminations
Stéphanie décrit le rôle des biais attentionnels, qui capturent l’attention sur les stimuli douloureux. Cette fixation empêche de se désengager pour élargir son attention à d’autres aspects positifs de la vie. Des études citées, comme celles de Mog, Pichard et Amir, confirment qu’un style attentionnel rigide maintient et aggrave l’affect négatif.
3. Évitement émotionnel
Face à la douleur, certaines personnes adoptent des stratégies d’évitement, telles que l’isolement, l’hyperactivité ou la consommation de substances. Si ces mécanismes procurent un soulagement temporaire, ils ne sont pas efficaces à moyen ou long terme et peuvent même aggraver la souffrance.
Les exemples concrets de souffrance
Stéphanie illustre ces concepts avec des cas concrets :
- Une personne souffrant de douleurs neuropathiques qui s’isole et se focalise sur sa douleur, amplifiant ainsi son impact émotionnel.
- Une personne en deuil, fixée sur des souvenirs ou des pensées d’injustice, et utilisant des stratégies comme l’alcool ou le surinvestissement au travail pour éviter sa tristesse.
- Les troubles anxieux ou compulsifs, où des comportements répétitifs (comme vérifier des signes de danger ou répéter des formules magiques) maintiennent l’attention sur l’expérience douloureuse.
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