Introduction à la psychologie positive [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Benoit Demonty, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
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[Extrait de la synthèse]
Définition et Historique de la Psychologie Positive
Dès les premières minutes du webinaire, Benoît Demonty souligne que la psychologie positive est une approche qui a pris de l’ampleur au cours de la dernière décennie, bénéficiant de l’attention des médias et de grands noms de la psychothérapie, tel que Christophe André. Bien que son engouement semble se stabiliser, elle reste une discipline rigoureusement ancrée dans des recherches empiriques. Comme il le rappelle, « la psychologie positive fait partie des approches evidence-based », c’est-à-dire des pratiques fondées sur des preuves scientifiques. Contrairement aux idées préconçues, la psychologie positive n’est pas seulement une collection de bons sentiments ou de principes de développement personnel ; elle repose sur des études scientifiques qui démontrent les bienfaits pour la santé mentale.
Les Grands Noms de la Psychologie Positive : Seligman et Csikszentmihalyi
Benoît Demonty introduit ensuite deux figures marquantes de la psychologie positive : Martin Seligman et Mihaly Csikszentmihalyi. Martin Seligman, connu pour ses recherches sur la dépression et l’impuissance apprise, s’est orienté vers la psychologie positive à la fois pour des raisons théoriques et personnelles. En effet, Seligman, qui se décrit comme pessimiste, a exploré les liens entre optimisme et bien-être, contribuant ainsi de manière significative aux travaux sur l’optimisme dans la psychologie positive.
Csikszentmihalyi, quant à lui, est reconnu pour ses recherches sur la créativité et le concept de flow. Ce dernier décrit un état mental intense où l’individu est tellement absorbé dans une activité qu’il en perd la notion du temps. Selon Csikszentmihalyi, la créativité et le flow sont des vecteurs importants de bien-être psychologique et de résilience.
Une Étude Fondatrice : L’Étude des Nonnes par Deborah Danner
Pour illustrer l’impact de la psychologie positive, Benoît Demonty présente une étude célèbre mais controversée : celle de Deborah Danner sur les religieuses. Cette étude, menée au début des années 2000, visait à explorer les raisons pour lesquelles certaines religieuses vivaient jusqu’à 90 ans, voire 100 ans, alors que d’autres décédaient plus jeunes. En analysant les lettres de motivation rédigées par les religieuses lors de leur entrée dans les ordres, l’équipe de Danner a établi une corrélation entre le bonheur perçu et la longévité.
Cependant, Benoît Demonty met en lumière les limites de cette recherche. Il souligne notamment les biais possibles dans l’échantillonnage, la classification des lettres en fonction de critères subjectifs, ainsi que les variables non contrôlées. Bien que cette étude ait ses critiques, elle demeure un pilier historique de la psychologie positive, inspirant de nombreuses réflexions sur la relation entre bonheur et santé.
L’Utilisation du Cinéma comme Outil Thérapeutique : La Cinémathérapie
Pour illustrer les concepts abordés, Benoît Demonty intègre des extraits de films dans sa présentation, promouvant ainsi la cinémathérapie, une approche novatrice en Belgique. Il souligne que le cinéma peut parfois exprimer de manière plus profonde ou nuancée certains aspects du vécu humain que le langage scientifique. Il prend comme exemple le film « Ida » de Pawlikowski, qui explore le parcours introspectif d’une future religieuse face à des choix existentiels. En montrant des extraits courts et significatifs, Benoît Demonty invite le public à réfléchir sur les interactions entre l’art et la psychologie.
Décryptage d'un Extrait de Cinéma pour Illustrer le Choix de Vie
Benoît Demonty introduit un extrait du film « Ida » pour illustrer la complexité des choix de vie. Dans cette scène, le personnage principal, une jeune femme sur le point de rejoindre un couvent, expérimente des aspects de la vie en dehors de l'ordre religieux, incluant une relation amoureuse et des projets quotidiens comme aller à la plage ou acheter un chien. Cependant, la fin du film laisse en suspens le choix définitif du personnage : retourne-t-elle au couvent ou choisit-elle une vie séculière ? Demonty souligne que cette ambivalence permet d’ouvrir le débat sur la nature des décisions humaines et leur lien avec le bonheur et le renoncement.
Résultats de l’Étude de Deborah Danner sur la Longévité et le Bonheur
Benoît Demonty revient sur l’étude de Deborah Danner et son équipe, qui montre une corrélation entre le bonheur perçu et la longévité des religieuses. En examinant les lettres de motivation de ces dernières, Danner a pu classer les religieuses en deux groupes : celles considérées comme heureuses et celles perçues comme moins heureuses. Les résultats, bien que sujets à diverses critiques méthodologiques, révèlent un écart significatif dans la longévité des deux groupes. Ainsi, 70 ans après leur entrée dans les ordres, 10 % des religieuses du groupe « heureux » étaient toujours en vie, contre seulement 66 % du groupe « moins heureux ». Ces chiffres mettent en lumière une forte corrélation entre bonheur et durée de vie, sans toutefois en prouver la causalité.
Les Trois Missions Historiques de la Psychologie
Demonty rappelle que la psychologie avait initialement trois missions distinctes : soigner les troubles mentaux, améliorer les conditions de vie de la population, et identifier les talents et les déficits intellectuels. Cependant, les deux guerres mondiales ont conduit à une focalisation accrue sur le traitement des troubles mentaux, en raison des traumatismes et des souffrances qu’elles ont engendrés. Cette priorité, bien qu’ayant permis de développer des traitements pour plusieurs maladies mentales, a laissé dans l’ombre les deux autres missions.
Le Modèle du Trouble Mental et ses Limites
La prédominance du modèle du trouble mental a permis des avancées thérapeutiques significatives, avec le traitement de 14 pathologies jusqu’alors incurables. Toutefois, Demonty souligne que sur les centaines de troubles recensés dans le DSM, seule une petite fraction est aujourd’hui considérée comme guérissable, laissant encore beaucoup de chemin à parcourir pour la psychothérapie. Il rappelle également que ce modèle centré sur la pathologie a restreint les recherches aux troubles graves, au détriment de l’amélioration générale du bien-être pour tous.
La Montée de la Qualité de Vie et le Retour aux Missions Originelles de la Psychologie
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’amélioration de la qualité de vie dans les pays occidentaux a permis un retour progressif aux deux autres missions initiales de la psychologie. Ainsi, la psychologie positive a pris de l’essor, en mettant l’accent sur l’amélioration des conditions de vie et la promotion du bien-être. Au cours des deux dernières décennies, de nombreux programmes d’intervention ont été mis en place, axés sur des recherches approfondies en psychologie positive.
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