Les entretiens cliniques en psychothérapie [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Nicolas Sajus, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
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[Extrait de la synthèse]
Introduction à l'entretien clinique et à l'approche psychothérapeutique
Nicolas Sajus commence par introduire la thématique de l’entretien clinique et de l’approche psychothérapeutique en précisant qu’il souhaite aborder ces sujets de manière concrète et clinique, en s’appuyant sur des exemples. Il explique que l'objectif est de comprendre comment mener un entretien clinique dans le cadre d’une orientation psychothérapeutique. Il évoque notamment l’importance de ne pas se limiter à une simple évaluation symptomatologique, mais d'aller au-delà pour explorer la complexité de ce que le sujet exprime en lien avec ses symptômes.
Exemples concrets d’accompagnement clinique
Pour illustrer ses propos, Sajus partage des exemples de sa pratique, où il travaille avec divers profils de jeunes, dans des cadres variés. Il mentionne son expérience en cabinet libéral, mais aussi dans des structures spécialisées comme celles dédiées à la protection de l'enfance, où il accompagne des enfants nécessitant des soins en pédopsychiatrie. Dans ces contextes, il observe comment des symptômes physiques ou psychologiques, comme des troubles de l'attention, des manifestations de psoriasis, des inhibitions de caractère, ou encore des troubles d’apprentissage, peuvent cacher des réalités plus profondes, notamment des situations de maltraitance.
Cas cliniques illustrant l’approche psychothérapeutique
Sajus décrit le cas d’un jeune enfant souffrant d’énurésie et ayant bénéficié d'un suivi orthophonique. Cet enfant, suivi depuis des années, montrait des signes de détresse sans que ceux-ci soient interprétés dans un cadre psychothérapeutique, ce qui a empêché une réelle exploration des origines de ses symptômes. Un autre exemple est celui d’une fillette présentant des troubles de l’attention suite au divorce de ses parents, exacerbés par l’anxiété liée aux changements fréquents de garde. Sajus insiste sur la nécessité de ne pas limiter l’évaluation clinique aux seuls aspects cognitifs, mais de tenir compte des sphères émotionnelle et psychoaffective de l’enfant.
Faux-self et personnalités « as-if »
Sajus aborde ensuite la question des personnalités en « faux-self » ou « as-if », en référence à des individus ayant construit une façade de protection face à des traumatismes vécus, notamment des violences intrafamiliales. Ces personnalités développent des mécanismes de compensation, qui peuvent donner l’impression que l’enfant va bien, alors que cette façade masque souvent une grande souffrance psychoaffective. Il souligne l'importance d'une évaluation clinique approfondie pour éviter les malentendus diagnostiques.
L’évaluation des besoins thérapeutiques : individuel ou conjugal
En se basant sur un autre cas, Sajus explique les critères qui guident la décision de proposer une thérapie individuelle ou conjugale. Il partage l'exemple d’une patiente en instance de séparation, confrontée à la demande de son conjoint d’engager une thérapie de couple. Pour Sajus, il est essentiel de poser une évaluation clinique rigoureuse afin de ne pas compromettre la prise en charge. Dans ce cas, une thérapie individuelle semblait plus adaptée pour accompagner cette femme dans ses questionnements personnels.
L’importance de l’éthique et de la posture du clinicien
Sajus insiste sur la responsabilité éthique du clinicien, rappelant que dans certaines situations, un mauvais jugement peut aggraver la souffrance du patient. Il donne un exemple de médiation familiale ayant mal tourné, illustrant l’importance d’une analyse clinique minutieuse pour comprendre les enjeux relationnels et éviter des interventions inappropriées. Sajus souligne également que devenir psychothérapeute implique un long cheminement personnel et un profond engagement envers les enjeux cliniques, épistémologiques et environnementaux.
Le rôle de la psychothérapie comme co-construction
Pour conclure cette partie, Sajus propose une définition de la psychothérapie comme un processus de co-construction, où le thérapeute et le patient collaborent à une démarche de changement. Il évoque les définitions de Giusti et Strotska, qui mettent en avant la dimension relationnelle de la psychothérapie et l’importance d’une théorie qui guide les interventions. Selon lui, il ne peut y avoir de psychothérapie sans cet échange interpersonnel, inséré dans un projet thérapeutique clair et partagé.
La finalité de l'entretien clinique dans une visée psychothérapeutique
Nicolas Sajus souligne que le principal objectif de l’entretien clinique dans un cadre psychothérapeutique est d'affiner la prise en charge du patient. Il précise que cet affinage clinique permet de mieux orienter le patient, voire de le référer à d’autres professionnels si nécessaire, notamment en cas de besoin de traitement psychiatrique ou d’hospitalisation. Cette démarche vise à rester au plus proche des besoins du patient, en prenant en compte les nuances de son état et en établissant une évaluation clinique fine.
La relation clinique et l'empathie comme fondements de l'entretien
Sajus aborde la notion d’empathie, qu’il redéfinit pour en souligner l’importance dans le cadre thérapeutique. Il insiste sur le fait que l’empathie, loin d’être une sensibilité excessive, consiste à percevoir le cadre de référence de l’autre tout en maintenant une certaine distance. Il évoque la définition de Rogers, pour qui l’empathie est « comme si » l’on était aux côtés du patient sans toutefois se laisser envahir par ses émotions. Cette distinction est essentielle, car elle prévient ce que Sajus nomme le « trauma vicariant », un phénomène qui touche les professionnels exposés en permanence aux récits de souffrance psychotraumatique, et qui peut avoir un impact émotionnel profond sur eux.
L’importance de la supervision et du travail personnel
Pour Sajus, le praticien doit rester vigilant face à ses propres résonances émotionnelles. Il évoque la nécessité de prendre du recul, notamment en cas de trauma vicariant, et d'engager un travail personnel de supervision ou d'analyse des pratiques. Cette démarche aide le thérapeute à gérer ses émotions et à renforcer sa posture professionnelle, pour éviter de réagir de manière trop personnelle face à la souffrance de ses patients.
Créer un climat de sécurité et de confiance
Un autre pilier de l’entretien clinique, selon Sajus, est de créer un environnement sécurisant et bienveillant pour le patient. Il rappelle que l’empathie et l’écoute non jugeante sont essentielles pour instaurer ce climat, car elles permettent de réduire les angoisses et les résistances du patient. La congruence, ou le fait d’être en accord entre les paroles et les attitudes, contribue également à instaurer un climat de confiance qui autorise la parole et favorise un travail en profondeur.
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