Honte et culpabilité [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Michèle Mas, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
> Tarif pour le téléchargement de ce livre : 4.90€
[Extrait de la synthèse]
Introduction : Michelle Mas et la mise en garde sur l’esprit critique
Michelle Mas commence sa formation en invitant les participants à garder un esprit critique, soulignant que ses propos ne sont pas des vérités absolues, mais des pistes de réflexion. Elle précise que sa présentation ne s’appuiera pas principalement sur les grandes théories de figures comme Freud, Adler, Jung ou Lacan, bien qu’elle évoquera brièvement le concept de « culpabilité archétypique » de Jung. L’objectif de Mas est d’apporter une compréhension théorique modérée, accompagnée surtout d’illustrations pratiques. Elle espère ainsi que les participants pourront appréhender les mécanismes de la honte et de la culpabilité, et discerner quand et comment intervenir dans des contextes psychologiques.
Les définitions de la honte et de la culpabilité : perspectives lexicologiques
Michelle Mas fait appel à des définitions classiques pour introduire les concepts de honte et de culpabilité. La honte, selon son dictionnaire, est liée à un « déshonneur humiliant » ou à un « sentiment pénible d’infériorité, d’indignité, de gêne » dans le regard des autres. Ce sentiment se confronte aux valeurs d’honneur et de gloire. La culpabilité, quant à elle, se définit comme le sentiment de se savoir coupable, que cela soit factuel ou imaginé, souvent associé à la mauvaise conscience et à l’autopunition. Mas souligne la simplicité binaire de la culpabilité — l’individu est soit coupable, soit innocent —, en contraste avec la complexité de la honte, qui requiert un décodage plus approfondi.
Distinction entre honte et culpabilité : vers une compréhension des sentiments sociaux
Contrairement aux émotions, qui sont des vagues temporaires, la honte et la culpabilité sont des sentiments durables qui s’ancrent profondément dans l’individu. Michelle Mas explique que, bien que souvent qualifiés d’« émotions sociales », il serait plus juste de les considérer comme des sentiments sociaux, car ils perdurent et se construisent autour de valeurs et de croyances spécifiques. Elle revient également sur le processus de construction de ces sentiments chez l’enfant, soulignant que la honte et la culpabilité n’apparaissent pas de manière innée, mais se développent au fil de l’apprentissage social.
La honte et la culpabilité comme phénomènes contagieux et culturels
Mas aborde la « contagiosité » de la honte et de la culpabilité, qui peuvent se transmettre au sein d’un groupe social. Un comportement inadapté, perçu comme honteux, peut générer de l’embarras chez les autres membres du groupe, reflétant une sorte de honte collective. Elle illustre ce phénomène avec des exemples de transgressions sociales simples mais significatives, qui montrent que la honte et la culpabilité sont aussi influencées par les normes culturelles. Les réactions face à des comportements jugés inappropriés, comme roter en société, varient largement selon les cultures, ce qui témoigne de la dimension contextuelle et variable de ces sentiments.
La honte comme sentiment relié au soi et la culpabilité à l’action
Mas différencie la honte, qui touche profondément à l’identité de la personne, du sentiment de culpabilité, qui se concentre sur l’action ou le comportement. La honte questionne l’être même de la personne et est souvent associée à une désocialisation, poussant à se retirer et à se cacher. La culpabilité, en revanche, est davantage liée à ce que la personne fait, ce qui favorise la socialisation en respectant un cadre de règles et de lois. Michelle Mas souligne que, dans la gestion de la culpabilité, la notion de responsabilité est essentielle, car elle permet de travailler sur une éventuelle réparation.
Michelle Mas introduit la notion de perversion narcissique et ses variantes
Dans son exposé, Michelle Mas explore les différentes formes de perversion narcissique, qu’elle qualifie de complexes et multiformes. Elle explique qu’il existe des cas de perversions narcissiques « pures », rares mais non exceptionnels, ainsi que des variantes plus défensives. Ces dernières peuvent se manifester chez des personnalités narcissiques, mais aussi chez certaines personnes présentant des traits psychotiques ou borderline. Selon Mas, ce type de perversion se retrouve également dans des contextes sectaires, où certains gourous adoptent un comportement manipulateur et narcissique, se percevant comme des êtres « révélés » et essayant de contaminer leur entourage par une forme de délire partagé.
L'influence de la perversion narcissique dans les dynamiques de groupe
Mas souligne l’impact de la perversion narcissique dans des groupuscules sectaires où le leader utilise la manipulation pour asseoir son emprise. Elle décrit des méthodes comme l’insinuation, le cynisme et la destruction de valeurs, qui permettent de préparer les victimes à accepter des comportements pervers. Cette emprise s’installe également à travers un cycle de chaud et de froid : le leader instaure des moments de fête ou d’initiation sexuelle, suivis d’épisodes de privations et d’abus. Ce procédé, selon Mas, est efficace car il exploite le besoin humain de relation, de guidance et parfois de soumission à une figure d’autorité.
L'attrait des figures d'autorité et le rôle de la dépendance relationnelle
Michelle Mas explore l’idée selon laquelle beaucoup de personnes sont attirées par des figures d’autorité qui les soulagent de la responsabilité de leurs actions. Elle observe que la dépendance émotionnelle et relationnelle peut entraîner un glissement vers des relations destructrices. Mas explique que les relations amoureuses sont particulièrement propices à cette vulnérabilité, car l’attachement amoureux expose les partenaires à une souffrance accrue en cas d’absence, de désaccord ou de manque de reconnaissance de l’autre.
Le masochisme et les relations sadomasochistes : une dynamique complexe
Mas distingue les comportements masochistes des relations sadomasochistes, en précisant que les premiers reposent souvent sur la croyance erronée que la souffrance personnelle peut renforcer l’autre. Dans cette perspective, certains individus pensent qu’en s’auto-sabotant, ils valident la puissance ou l’autorité de l’autre. Toutefois, elle souligne que toutes les relations de dépendance émotionnelle ne sont pas de nature sadomasochiste et que ces comportements peuvent apparaître dans des relations dépourvues d’intentions sexuelles, se manifestant comme des schémas comportementaux plus larges.
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