Les crises d'angoisse [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Patrick Lemoine, psychiatre, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
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[Extrait de la synthèse]
Patrick Lemoine explique la nature et les mécanismes des crises d'angoisse
Patrick Lemoine introduit la crise d'angoisse en la définissant comme une activation intense du système d'alerte de l’organisme, un réflexe de survie commun aux êtres humains et aux animaux. Il illustre cette réaction par des exemples éthologiques : un lapin confronté à un renard, ou encore un homme de Cro-Magnon face à un danger imminent, comme un tigre à dents de sabre. Dans ces situations, trois réactions typiques apparaissent : le combat (fight), la fuite (flight) ou la paralysie (freeze). Les prédateurs tendent à combattre, tandis que les proies préfèrent fuir. La réponse de paralysie, que l’on observe chez certains animaux comme les cloportes, consiste à se figer pour éviter d’être perçu comme une proie. Ces mécanismes de défense, souligne Lemoine, sont essentiels pour la survie.
La crise d'angoisse : une alerte maximale
Lemoine distingue la crise d’angoisse de l'alerte ordinaire, expliquant que la crise d’angoisse représente une alerte maximale. Ce n’est pas la crise d'angoisse elle-même qui est problématique, mais plutôt la capacité de l’individu à la tolérer. Il compare cela à la douleur : une douleur ponctuelle, comme se cogner, est normale et sans conséquence. Cependant, lorsqu’un individu perd la capacité de tolérer cette alerte naturelle, cela peut conduire à une pathologie. Il arrive que les crises d'angoisse se répètent de façon persistante, privant l'individu de sa liberté de mouvement, et s’installant dans une vie quotidienne de façon handicapante, surtout lorsque ces crises surviennent sans déclencheur identifiable.
La prise de parole en public : un déclencheur courant
Patrick Lemoine souligne que l’un des déclencheurs les plus puissants de sensations anxieuses, comme les palpitations et les tremblements, est la prise de parole en public, une situation qui induit souvent le trac. Cette peur intense du jugement social peut générer des symptômes très visibles de stress et de malaise.
Les complications des crises d'angoisse
Une des complications majeures des crises d'angoisse est l’agoraphobie, selon Lemoine. Les personnes souffrant de ce trouble se retrouvent dans l’incapacité de sortir de chez elles, craignant de ressentir des symptômes d’angoisse dès qu'elles s’aventurent en dehors de leur zone de confort. Cette crainte de l’angoisse en présence d'autrui peut devenir paralysante, empêchant toute interaction sociale ou prise de parole.
Par ailleurs, pour soulager temporairement les symptômes, certains individus peuvent recourir à des substances telles que l'alcool ou les benzodiazépines, ce qui conduit souvent à des dépendances. Le recours à l’alcool est malheureusement très efficace pour apaiser les symptômes d'angoisse, mais cette efficacité conduit souvent à une consommation régulière, voire à l'alcoolisme. De même, les benzodiazépines et certaines drogues, comme le cannabis, peuvent initialement soulager, mais leur utilisation répétée peut créer des dépendances.
Les effets dévastateurs sur la vie sociale et professionnelle
La dépendance et les crises d’angoisse répétées entraînent souvent des conséquences sociales et professionnelles graves. Selon Lemoine, cela peut provoquer des ruptures familiales, des divorces, ou des pertes d'emploi. Ces troubles peuvent aboutir à une véritable « débâcle » personnelle, avec pour conséquence ultime la dépression, voire le suicide. La crise d’angoisse, lorsqu’elle n’est pas traitée, a donc un potentiel destructeur important.
Crise d’angoisse et attaque de panique : quelles différences ?
Pour bien comprendre la crise d’angoisse, Lemoine clarifie la distinction entre peur et angoisse. La peur survient en réponse à un danger réel et identifiable. Par exemple, si un chien agressif approche, la peur ressentie est logique et adaptée. En revanche, l’angoisse survient sans objet de peur précis, comme dans les phobies. Une personne peut redouter de sortir par peur d’une menace improbable, comme celle de croiser un papillon, dans des cas extrêmes de phobie. Ce manque de rationalité dans l'angoisse la différencie de la peur ordinaire.
Les manifestations physiques de la crise d'angoisse incluent des symptômes divers comme des palpitations, une sensation de boule dans la gorge, des tremblements, des sueurs et parfois même des nausées. Lemoine mentionne aussi la présence fréquente de douleurs thoraciques, rappelant que le terme « angine de poitrine » partage la même étymologie qu’« angoisse ».
Le rôle des bêtas bloquants dans le traitement des crises d’angoisse
Enfin, Patrick Lemoine aborde les solutions thérapeutiques. Il explique que le blocage des récepteurs à la noradrénaline, notamment avec des bêtas bloquants, peut être une approche efficace pour diminuer les manifestations physiques de l’angoisse, telles que les palpitations et la boule dans la gorge. De nombreux artistes ou orateurs en prennent avant une prestation pour atténuer leurs symptômes de trac. Contrairement aux tranquillisants, qui sont peu recommandés en raison de leur potentiel de dépendance, les bêtas bloquants ont l’avantage d’agir rapidement et de manière ciblée, procurant un soulagement souvent immédiat.
L'importance du sommeil dans la gestion des crises d'angoisse
Patrick Lemoine souligne l'importance cruciale du sommeil dans l'apparition et la gestion des crises d'angoisse, affirmant que des perturbations du sommeil peuvent en être la cause ou, inversement, que les crises d'angoisse peuvent altérer la qualité du sommeil. Il commence par définir le sommeil comme une perte de conscience réversible, réparatrice et cyclique, essentielle pour notre survie et notre bien-être général.
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