Le stress [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Nicolas Sajus, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
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[Extrait de la synthèse]
Nicolas Sajus explique les évolutions sémantiques du stress et de l'angoisse
Nicolas Sajus débute son intervention en expliquant la complexité de la notion de stress, très présente dans nos sociétés actuelles. Il distingue le stress de l’angoisse, soulignant l'évolution des termes dans notre culture. Selon lui, le stress s'inscrit dans un contexte civilisationnel, fortement influencé par l'évolution de nos sociétés modernes, marquées par des pressions économiques et un modèle néolibéral axé sur la rentabilité, souvent au détriment de l'humain.
Le stress comme phénomène civilisationnel
Pour Sajus, la société contemporaine valorise la performance, la compétitivité et l'individualisme, créant ainsi un climat propice à l’augmentation du stress. Cette culture du stress n'est pas seulement liée au travail, mais affecte également les liens sociaux et familiaux. Il observe que les formes modernes de souffrance, comme le burn-out ou le bore-out, révèlent la complexité des relations entre l’individu et la société, et la difficulté croissante à préserver des espaces de sécurité affective.
L'accélération du temps comme facteur de stress
Sajus attire aussi l'attention sur le rapport à la temporalité, qui a radicalement changé avec les avancées technologiques. Selon lui, le rythme de vie s'est intensifié, notamment avec les écrans et la virtualité, renforçant le sentiment de stress. Il évoque le contraste frappant entre les films d'aujourd'hui et ceux du début du XXe siècle : les séquences d’images sont bien plus rapides aujourd’hui, ce qui peut créer chez les jeunes un sentiment d’ennui face aux films plus anciens. Cet exemple illustre l'accélération générale de la société et l'impact de ce phénomène sur la perception du temps et du stress.
Les enfants et adolescents : baromètres du stress sociétal
Pour Nicolas Sajus, les jeunes générations, particulièrement les enfants et les adolescents, sont des indicateurs sensibles de l’état de notre société. Il note qu’aujourd’hui, le mal-être et l’anxiété sont fortement présents chez les jeunes, avec un taux global de souffrance psychique qui varie entre 20 et 30 %. Bien que cette tendance ne soit pas exclusivement attribuable à la pandémie de Covid-19, ce contexte a cristallisé des malaises préexistants. Sajus rappelle l’importance de considérer la santé mentale des jeunes comme un reflet des préoccupations et des manques de notre civilisation.
Une lecture systémique du stress et de l’angoisse
Nicolas Sajus insiste sur la nécessité d’une approche complexe et systémique pour comprendre le stress. Il considère le stress non seulement comme un symptôme individuel, mais aussi comme un indicateur des dysfonctionnements culturels et relationnels dans nos sociétés modernes. Selon lui, les sociétés plus traditionnelles, qui ont su préserver des liens communautaires solides, semblent moins touchées par les troubles liés au stress. Il en déduit que le stress et l’angoisse relèvent à la fois de l’interaction entre l’individu et la culture environnante, et de la qualité des liens sociaux et familiaux qui permettent de contenir et d’apaiser ces tensions.
La normalité du stress : entre adaptation et gestion
Pour Sajus, le stress est un phénomène universel, indissociable de la condition humaine. Il rappelle que le stress a été défini par Hans Selye dans les années 1930 et qu’il joue un rôle crucial pour la survie de l’individu, impliquant de nombreux systèmes neurophysiologiques. Il distingue le « stress normal », qui peut être bénéfique en mobilisant des ressources pour faire face à des défis, du stress pathologique, qui se manifeste par une anxiété intense et mal gérée. Le stress normal peut être fonctionnel, par exemple pour les athlètes ou les étudiants face à un examen, et il devient délétère lorsque la personne n'arrive pas à le gérer efficacement, glissant vers une angoisse incontrôlable.
Les facteurs individuels et environnementaux dans la manifestation du stress
Sajus explique que la personnalité de l’individu et son environnement jouent un rôle central dans la réponse au stress. Certaines personnes, ayant grandi dans des environnements insécures ou anxiogènes, peuvent développer une sensibilité accrue au stress. Le stress peut aussi être une réponse adaptative face à des changements de vie majeurs, comme un divorce ou une perte d’emploi, et se traduit par une mobilisation intense aux niveaux psychologique, physiologique et physique. Sajus désigne ce stress comme « stress réactionnel », unique à chaque individu, selon les événements vécus.
Les réactions physiologiques face au danger et l’angoisse traumatique
Nicolas Sajus aborde aussi le stress comme une réaction de survie en cas de danger, expliquant que la réaction au stress varie grandement d’une personne à l’autre, surtout dans des situations de menace imminente. Il souligne que, dans certains cas, le stress peut devenir traumatique. Lorsque le traumatisme persiste, il peut se transformer en névrose post-traumatique, où l’individu vit dans un état permanent d’angoisse et de vigilance.
Les manifestations du stress dans l’espace personnel
Enfin, Sajus évoque la barrière relationnelle et l’intrusion dans la sphère personnelle comme source de stress. Certaines personnes ressentent du stress lorsqu'elles se sentent envahies dans leur espace personnel, comme dans une file d'attente où elles ne peuvent ni fuir ni se protéger. Ces situations, bien qu’apparemment anodines, peuvent devenir des agents de stress intenses et constituer des sources d’angoisse significative.
Les manifestations multiples du stress selon Nicolas Sajus
Nicolas Sajus explore les diverses manifestations du stress, qui varient selon les individus et affectent à la fois la sphère psychique et physique. Selon lui, le stress peut se traduire par des sentiments d’oppression et de mal-être, et chez les enfants et les adolescents, par des maux de ventre. Cette manifestation corporelle du stress nécessite d’abord d’exclure toute cause organique avant d’explorer l’origine psychique.
Les effets corporels du stress : du rythme cardiaque aux troubles du sommeil
Le stress se manifeste souvent dans le corps par des symptômes variés tels que les bouffées de chaleur, l’augmentation du rythme cardiaque, les insomnies, les ruminations mentales, et des douleurs dorsales. Sajus évoque également des réactions plus graves, comme les ictus amnésiques, où la personne peut perdre connaissance sous l’effet du stress, et les tachycardies. Dans des cas extrêmes, cela peut même ressembler à un infarctus, un phénomène qu’il décrit sous le nom de "takotsubo". Ce type de crise cardiaque, causé par le stress affectif intense, n’entraîne aucune trace indélébile sur l’électrocardiogramme, contrairement à un infarctus classique. Sajus souligne ici l’interaction entre les émotions et le corps, observant que le cœur peut être touché de manière symbolique par des affects puissants.
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