Le burn-out [À lire]
Synthèse détaillée de la formation de Jacques de Mol, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)
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[Extrait de la synthèse]
L’émergence et l’évolution du burn-out comme problème de société
Jacques de Mol évoque le burn-out comme un phénomène social de plus en plus répandu, affectant un nombre croissant de personnes dans leur milieu professionnel. Il souligne l’importance de reconnaître et d’évaluer ce problème sous différents angles — psychologique, sociologique et professionnel. Il rappelle que les crises, bien qu’elles n’étaient pas initialement diagnostiquées comme du burn-out, ont commencé à être observées par le psychologue Herbert Freudenberger. En travaillant dans une clinique traitant des patients toxicomanes, Freudenberger a constaté que de nombreux soignants perdaient progressivement leur dynamisme, leur motivation et leur engagement. Ce phénomène le surprend, car il concerne des professionnels initialement enthousiastes, qui en viennent rapidement à se plaindre de douleurs physiques et de fatigue émotionnelle. Intrigué par ces symptômes inexpliqués à l’époque, il décide de les étudier et d’en identifier les caractéristiques fondamentales, qui demeurent pertinentes aujourd’hui.
Les contributions de Christina Maslach : vers une conceptualisation du burn-out
Deux ans après les observations de Freudenberger, la psychologue sociale Christina Maslach apporte une contribution majeure en nommant et définissant le burn-out dans le cadre de recherches sur le stress émotionnel et les stratégies d’adaptation (coping) des travailleurs sociaux. Le coping, rappelle-t-elle, désigne les mécanismes que nous utilisons pour gérer des situations stressantes. Au cours de ses entretiens, Maslach identifie trois composantes clés du burn-out : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation (ou détachement des relations interpersonnelles), et la diminution du sentiment d’accomplissement personnel. Elle souligne que ce syndrome prend naissance dans des contextes où la relation entre soignant et soigné, ou aidant et aidé, est centrale, et se manifeste comme une réponse relationnelle plutôt qu’une simple réaction individuelle au stress.
L’évolution du concept : le burn-out comme ultime stade du stress professionnel
Au fil des années et des études successives, le burn-out se redéfinit progressivement comme le stade final d’un stress professionnel chronique. Jacques de Mol explique que ce concept repose sur un déséquilibre entre les attentes et les efforts d’un professionnel d’une part, et les exigences du milieu de travail de l’autre. Ce désajustement favorise un développement progressif du mal-être, accompagné d’un sentiment d’incapacité à adopter des stratégies de coping adaptées. En 1980, les chercheurs Ehlers, Langevins et Bransky identifient quatre étapes illustrant l’évolution vers le burn-out : l’enthousiasme excessif initial, la stagnation accompagnée d’un mécontentement croissant, la frustration, et enfin l’apathie, marquant l’installation du burn-out. Plus tard, Weninger et Spratley décrivent cinq étapes, allant de l’idéalisme initial à l’effondrement final, mettant en évidence des symptômes comme l’insatisfaction, la fatigue et des affects dysphoriques, et pouvant mener à des comportements d’évitement et à des symptômes somatiques ou psychosomatiques.
Les critères de diagnostic du burn-out aux Pays-Bas et en Allemagne
Jacques de Mol mentionne que plusieurs associations professionnelles aux Pays-Bas ont défini des critères diagnostiques spécifiques pour le burn-out. Il énumère trois critères principaux : l’épuisement, les plaintes persistantes depuis plus de six mois, et la sensation de fatigue comme symptôme dominant. Ces critères permettent de distinguer le burn-out d’autres troubles psychiatriques. Les associations recommandent également de prêter attention à des symptômes comme la fatigue, l’irritabilité, la tendance à la rumination, et des difficultés cognitives telles que des troubles de la concentration et de la mémoire.
Parallèlement, la société allemande de psychiatrie considère le burn-out comme un trouble résultant du stress, potentiellement source de comorbidités psychiatriques et somatiques, telles que des troubles dépressifs, des troubles anxieux, et des maladies cardiovasculaires. Jacques de Mol insiste sur l’importance de reconnaître que le burn-out peut compliquer le diagnostic d’autres troubles, puisque les symptômes se superposent et se renforcent parfois les uns les autres.
Les recommandations suisses et les différents modèles européens sur le burn-out
Enfin, Jacques de Mol rappelle que, tout comme leurs homologues belges, allemands et néerlandais, les professionnels suisses ont élaboré leurs propres recommandations sur le burn-out. Ces directives mettent en avant la notion de déséquilibre entre les efforts investis par un individu et le retour personnel qu’il en retire. Le burn-out est ainsi perçu comme un désajustement entre les exigences professionnelles et les ressources personnelles, accompagné d’une altération des capacités de récupération, accentuant l’impact de ce syndrome sur la santé et le bien-être des travailleurs.
Les recommandations suisses et les symptômes du burn-out
Jacques de Mol aborde les recommandations suisses concernant le burn-out, en insistant sur le conflit récurrent entre les capacités d’une personne et les exigences de son environnement de travail. Le burn-out se caractérise par un épuisement profond, accompagné de symptômes de stress importants tels que l’hypersensibilité aux stimuli, l’agressivité, la labilité émotionnelle, ainsi que des troubles de l’attention et des manifestations neurovégétatives (palpitations, oppressions, troubles digestifs, etc.). Ces signes traduisent un mal-être global qui englobe également des troubles du sommeil et une diminution de la performance.
Les causes du burn-out : une perspective sur le milieu professionnel
Jacques de Mol explique que le burn-out ne se limite pas aux individus, mais implique aussi le milieu de travail. Les facteurs de stress professionnels sont multiples : structure hiérarchique rigide, style de management inadéquat et pression continue. Si le burn-out était autrefois associé aux métiers de la santé et de l’éducation, il s’étend désormais à des professions variées. Chauffeur et Hensmann, par exemple, ont conclu que le stress au travail n’est pas uniquement lié aux interactions avec autrui, mais résulte aussi de la charge de travail excessive et continue. Eurofund, en 2010, a identifié des facteurs de risque spécifiques au travail, notamment la surcharge, le manque de contrôle, les longues heures, et les mauvaises relations interpersonnelles, autant de variables contribuant à l’émergence du burn-out.
Les facteurs individuels : certaines personnes sont-elles plus prédisposées au burn-out?
Jacques de Mol évoque les études qui ont tenté de déterminer si certaines personnes sont plus susceptibles de souffrir de burn-out. Plusieurs variables ont été examinées, comme l’âge, le sexe, et la situation personnelle. Par exemple, les jeunes adultes, les personnes célibataires et les individus occupant des postes à responsabilité élevée semblent plus vulnérables. En revanche, aucune différence notable n'a été observée entre les sexes. De plus, des traits de personnalité spécifiques, comme l’hostilité ou la tendance dépressive, peuvent favoriser une perception menaçante du stress, tout comme une sensibilité accrue peut rendre certains individus plus vulnérables au harcèlement et donc au burn-out.
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