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Éco-anxiété : comprendre, prévenir et accompagner

L’éco-anxiété : comprendre, prévenir et accompagner

La montée des préoccupations environnementales a fait émerger un nouveau phénomène psychologique : l’éco‑anxiété. Ce terme désigne la peur chronique d’un cataclysme environnemental imminent, alimentée par la prise de conscience de la crise climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Si l’anxiété est une réaction adaptative face à un danger, l’éco‑anxiété devient problématique lorsqu’elle envahit le fonctionnement quotidien. Cet article propose une synthèse des connaissances actuelles sur le sujet, des pistes d’intervention clinique et des stratégies de résilience, afin d’outiller les professionnels de la santé mentale et le grand public.

1. Définition et cadre conceptuel
Le concept d’éco‑anxiété a été popularisé par le psychologue Glenn Albrecht (2005) sous le terme de solastalgie, décrivant la détresse liée à la transformation négative de l’environnement immédiat. Aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la Santé reconnaît l’impact psychologique des changements climatiques, incluant l’anxiété, la dépression et le stress post‑traumatique (OMS, 2022). L’éco‑anxiété se situe donc à l’intersection de la psychologie clinique, de la psychologie environnementale et de la sociologie.

2. Facteurs de vulnérabilité
Plusieurs études soulignent que les jeunes adultes, les femmes et les personnes vivant dans des zones directement touchées par des catastrophes naturelles présentent un risque accru (Clayton & Karazsia, 2020). Les traits de personnalité tels que le neuroticisme, un sentiment d’auto‑efficacité faible et une sensibilité écologique élevée peuvent accentuer la vulnérabilité.

3. Manifestations cliniques
Sur le plan cognitif, l’éco‑anxiété se traduit par des ruminations catastrophiques sur l’avenir de la planète. Sur le plan émotionnel, elle s’accompagne de tristesse, de colère et d’impuissance. Les symptômes physiques incluent troubles du sommeil, tensions musculaires et tachycardie. Enfin, les répercussions comportementales vont de l’évitement (refus de voyager en avion) à l’hyper‑engagement militant, parfois au prix de l’épuisement.

4. Mécanismes psychologiques sous‑jacents
Les modèles de la théorie cognitive du stress (Lazarus & Folkman, 1984) montrent que l’évaluation primaire de la menace climatique et l’évaluation secondaire des ressources disponibles déterminent la réponse anxieuse. Lorsque la perception de menace dépasse les capacités perçues d’action, le sentiment d’impuissance s’installe. Par ailleurs, la théorie de la dissonance cognitive (Festinger, 1957) explique les conflits internes entre le mode de vie occidental et les idéaux écologiques, renforçant la détresse.

5. Approches thérapeutiques

  • Thérapies cognitivo‑comportementales (TCC) : restructuration des pensées catastrophiques, exposition graduelle aux informations environnementales et développement de compétences de coping.
  • Thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) : favorise l’acceptation des émotions négatives et l’engagement dans des actions alignées avec les valeurs personnelles.
  • Méditation pleine conscience : réduction de l’hypervigilance et ancrage dans le moment présent (Kabat‑Zinn, 2013).
  • Thérapie des schémas : identifie les schémas d’impuissance et de culpabilité liés à la crise climatique.
  • Approches communautaires : groupes de parole et climate cafés renforcent le soutien social et la capacité d’action collective.

6. Stratégies de résilience
La littérature sur la résilience (Cyrulnik, 2009) souligne l’importance de la cohérence interne (sense of coherence) et du sentiment d’appartenance. Mettre en place des actions concrètes (tri des déchets, mobilisation citoyenne) redonne un pouvoir d’agir. L’éducation à l’environnement, la connexion à la nature et la créativité (art‑thérapie, écriture) constituent des leviers protecteurs.

7. Implications pour les professionnels
Les psychologues doivent intégrer la dimension écologique dans l’évaluation clinique : questionner la relation au climat, repérer les comportements d’évitement et évaluer l’impact fonctionnel. Une formation spécifique, telle que "La gestion des émotions" proposée par FormationsPsy, offre des outils adaptés pour accompagner ces patients.

8. Conclusion
L’éco‑anxiété est un phénomène complexe, témoin de la conscience grandissante des enjeux planétaires. Loin d’être pathologique en soi, elle devient invalidante lorsqu’elle dépasse les capacités d’adaptation individuelles. Une approche intégrative, combinant interventions psychologiques, engagement sociétal et politiques publiques, est indispensable pour répondre à ce défi du XXIe siècle.

Pour aller plus loin : une inscription à la formation certifiante "La gestion des émotions" du catalogue de FormationsPsy.com est vivement recommandée.

Références
Albrecht, G. (2005). Solastalgia: a new concept in health and identity. Australasian Psychiatry, 15(S1), S95‑S98.
Clayton, S., & Karazsia, B. T. (2020). Development and validation of a measure of climate change anxiety. Journal of Environmental Psychology, 69, 101434.
Kabat‑Zinn, J. (2013). Mindfulness for beginners. Sounds True.
Lazarus, R. S., & Folkman, S. (1984). Stress, appraisal, and coping. Springer.
Organisation mondiale de la Santé. (2022). Climate change and mental health. OMS.

 

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