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LaRéflexions autour de l’aide psychologique en urgence au CENTRE D'ACCUEIL EN URGENCE DE VICTIMES D'AGRESSION du CHU de BORDEAUX

DURAND DE PREMOREL, B.(1) ET PROFESSEUR GROMB, S. (2) [FRANCE]

(1) Psychologue au CAUVA, CHU de Bordeaux Site Pellegrin 33076 BORDEAUX cedex

(2) Professeur de Médecine légale et droit de la santé, chef de service

 

Résumé

Les auteurs présentent ici le fonctionnement du Centre d’Accueil en Urgence de Victimes d’Agression (CAUVA),  mis en place au CHU de Bordeaux, France. Cet article constitue le résultat d’une réflexion sur le rôle de l’aide psychologique en Urgence. La prise en charge rapide des victimes sur le plan psychologique est de nature à atténuer sensiblement, et à résorber, au moins partiellement, des symptomatologies de stress post-traumatique avérées.

Mots-clés

Accueil – urgence – prise en charge psychologique – médico-judiciaire.

Article paru dans le Journal International de Victimologie Tome 2, n°2 - H4 Éditions.

 

 

La Création au CHU de Bordeaux du Centre d'Accueil en Urgence de Victimes d'Agression[1]* (CAUVA) en novembre 1999, à l'initiative du Professeur Sophie GROMB, a permis la mise en place de consultations psychologiques dans un contexte et selon des modalités de fonctionnement qui engagent une réflexion, tant sur la notion "d'urgence" en psychologie, que sur le rôle assuré par les intervenants psychologues dans ce service, qui sont au nombre de quatre.

Le centre d'accueil en urgence de victimes d'agression est intégré à l'Unité Fonctionnelle de Médecine Légale du Vivant (U.F.M.L.V) qui constistue un des pôles du service de Médecine

Légale du CHU de Bordeaux. En son sein, interviennent huit médecins légistes qui assurent par tour de garde les examens médico-légaux demandés sur Réquisition du Parquet ou des OPJ de Police et de Gendarmerie. Ces médecins légistes assurent parallèlement l'activité de Médecine Légale en unité de Thanatologie (autopsies).

Dans la situation qui nous occupe, s'agissant de l'activité du CAUVA, les psychologues sont sollicités le plus souvent à la demande du médecin légiste pour rencontrer une personne atteinte dans son intégrité physique et/ou psychique à la suite d'une agression.

Rencontre à chaque fois singulière, ne laissant que peu ou pas de place à l'élaboration d'une demande par le patient[2], sur laquelle s'appuie habituellement le psychologue clinicien, et ne laissant à ce dernier que peu d'espace pour élaborer lui-même, par anticipation, quelque chose de cette rencontre.Ce type d'intervention nécessite également de savoir se situer dans des consultations ou la charge émotionnelle peut s'avérer intense.

Confrontation par ailleurs à des situations très diverses, même si certaines agressions sont plus récurrentes que d'autres, et dont quelques unes, par leur caractère particulièrement violent, ou à cause d'un statut des victimes qui rend plus évident le jeu des identifications, vont entamer davantage l'éprouvé psychique du clinicien.

Disponibilité nécessaire à l'écoute de la souffrance de la victime, accueil de l'angoisse souvent exprimée massivement, parfois résurgence d'une angoisse de mort vécue intensément lors de l'agression : Quelle gestion pour ces interventions très diversifiées, ne pouvant pas toujours s'inscrire dans une continuité qui leur donnerait sens, et permettrait un prolongement du travail d’élaboration psychique engagé avec le patient.La notion de traumatisme psychique renvoie à une "expérience de débordement des défenses psychiques de l'individu par afflux d'excitations violentes et urgentes qu'il ne peur maîtriser"[3].

La conception freudienne selon laquelle le psycho-traumatisme se ramène à un rapport de force entre les excitations produites par un événement (inattendu et exceptionnellement éprouvant) et les défenses du sujet qui le subit, se vérifie régulièrement dans le constat que la vulnérabilité d'un sujet à ce type d'événement ne dépend pas du seul facteur de violence, mais elle est tributaire aussi de facteurs personnels (prédispositions, antécédents, etc.)

Dans la prise en charge des victimes d'agression se retrouvent par conséquent les paramètres habituels de tout travail psychologique, relevant à la fois de l'histoire individuelle de chaque sujet, de ses capacités de réflexion introspective et de son désir - souvent peu élaboré dans la période de sidération succédant à l'événement traumatique -, à s'engager dans une réflexion sur les avatars de son histoire concernant ses aspects récents, mais aussi ses aspects plus anciens. 

L'expérience clinique amène à repérer que souvent, une agression récente ayant abouti à un dépôt de plainte fait écho à un, voire à plusieurs autres événements traumatiques survenus au cours de la vie du sujet, que ces événements aient été fortuits, ou intentionnels de la part d'un auteur, connu ou non de la victime.

  1. DAMIANI parle de ce constat en termes de "réveil de plaies non cicatrisées, de deuils non faits".

Sans revenir sur les conduites de répétition de mise en situation à risques - notion fréquemment évoquée en victimologie - on retrouve assez régulièrement, dans la déstabilisation induite par une agression, des effets de majoration dus à des événements traumatiques antérieurs.On ne peut cependant faire état de constats généraux à partir de situations d'agressions très différentes, incluant tous types de violences intra-familiales, depuis les violences conjugales jusqu'aux abus sexuels, ou encore les multiples formes d'agressions anti-sociales, avec ou sans circonstance aggravante (en réunion, avec arme, etc.), en passant par les agressions psychiques (harcèlement moral ou sexuel, "dioxis").

 Quel rôle pour le psychologue au CAUVA

On peut distinguer deux aspects à la mission dévolue au psychologue du centre d'accueil en urgence de victimes d'agression :

  • Celui de contribuer à une évaluation des perturbations présentée par une victime sur le plan psychologique, notamment la présence éventuelle d'un état du stress post-traumatique consécutif à une agression, évaluation qui peut participer le cas échéant de l'attribution par le Médecin légiste des jours d'ITT pénales (Interruption Temporaire Totale), et qui vont déterminer la juridiction compétente : Moins de 8 jours d' ITT pénale, les faits relèvent du Tribunal de Police, plus de 8 jours d' ITT pénale, les faits relèvent du Tribunal correctionnel.
  • Celui de favoriser, par une aide et un soutien sur le plan psychologique au plus près de l'agression, un travail d'élaboration psychique autour de l'événement, et une réflexion sur la place et le sens qu'il va prendre dans la vie du sujet.

Ce travail ne peut s'envisager sans une empathie, parfois qualifiée de "fraternelle", du thérapeute pour en souligner le caractère contenant. J-L VIAUX rappelle à ce propos la notion de "bain de paroles", particulièrement importante dans la prise en charge psychologique d'une victime. Il convient cependant de rester attentif aux mouvements contre-tranférentiels inappropriés, qu'il s'agisse d'une résonance trop accentuée à une détresse "contaminante", ou à l'inverse, de la mise en place de stratégies défensives pour se protéger de ce risque d'envahissement.La formation analytique personnelle de la majorité des psychologues impliqués dans ce travail contribue à ce nécessaire et permanent ajustement contre-tranférentiel.A l'expérience, ce travail relève souvent de l'engagement dans une relation thérapeutique de plusieurs entretiens si l'on veut dépasser le stade de la simple "abréaction", consistant dans un premier temps à permettre la prévention de syndromes séquellaires par une verbalisation précoce des événements traumatiques, et dont l'objectif est de permettre à la victime d'élaborer mentalement et de maîtriser les affects liés à l'expérience traumatique, selon les conceptions du "débriefing" psychologique élaborées par L. CROCQ et Fr. LEBIGOT. 

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