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De l'appropriation subjective de l'événement traumatique de viol

Coutelour, M., Batt, M., & Trognon, A. [France]

[1] Université de Lorraine, Nancy (Interpsy EA4432)

Résumé 

Dans cet article, nous étudions l'appropriation subjective de l'événement traumatique par la victime de viol. Ce travail psychique consiste à mettre du sens sur l'événement vécu et à chercher des causes à sa survenue, notamment en se tournant du côté de l'agresseur. Il pourrait permettre de faire émerger le phénomène de résilience, signe ultime d’un mieux-être de la victime traumatisée. Nous avons choisi d'illustrer par un cas clinique les effets thérapeutiques pouvant être engendrés par une recherche d'explication causale mise en place par la victime et impliquant l'agresseur. Une analyse microscopique d'une séquence d'un entretien réalisé entre une victime d'agression sexuelle et une psychologue est effectuée grâce à une approche pragmatique du discours (Batt, Trognon et al., 2014 ; Trognon et Batt, 2010 ; Searle, 1985 ; Vanderveken, 1988). Elle nous permet de détailler la structure du raisonnement sous-jacente aux effets thérapeutiques émergents.

Mots-clés

Viol, traumatisme, résilience, intersubjectivité, appropriation, victime

Article paru dans le Journal International de Victimologie Tome 12, n°1 (2014) - H4 Éditions.

 

Le viol, considéré comme un crime dans la plupart des pays occidentaux, correspond à une agression violente par laquelle un acte de nature sexuelle est imposé à une victime par un inconnu, une connaissance, un membre de la famille, un partenaire ou un conjoint. Délibérément induits par l’homme, le viol a pour particularité de s’intégrer aux traumatismes liés à l’interaction (Darves-Bonoz, 1996 ; Sironi, 1997). Considéré comme faisant partie des traumatismes intentionnels (Bragdon & al., 2000 ; Breslau, Davis, Andreski & Peterson, 1991 ; Salmona, 2010 ; Sironi, 1997 ; Rosay, 2006), c’est un crime à valence d’autant plus traumatisante qu’il est commis par un autre individu (Bragdon & al., 2000 ; Breslau, & al., 1991 ; Geninet, 2007), d’où l’importante souffrance psychique qu’il engendre (Bessoles, 2008 ; Cormon, 2002, Coutanceau, 2010, Barillon & Bensussan, 2004). Les conséquences sont à la fois somatiques et psychologiques et sont d’autant plus graves lorsque les violences sexuelles ont lieu au sein du couple (Garcia-Moreno, Jansen, Ellsberg, Heise & Watts, 2006 ; Krug, Dahlberg, Mercy, Zwi & Lozano-Ascencio, 2002 ; Mahoney, 1999 ; Shields, Resick & Hanneke, 1990). Cela s’explique par la violation grave des attentes classiques que ce type de relation sous-tend, sécurité, confiance et partage avec le partenaire de son intimité sexuelle et affective et par le fait que les agressions sexuelles sont souvent répétées et accompagnées d'autres formes de violences (Debauche, 2011)

Les attitudes empathiques de l’environnement à l'égard des victimes de viol peuvent jouer un rôle crucial dans leur traitement et leur rétablissement (Ullman, 1996), surtout que l'empathie favorise les comportements d'aide (Ferrão, Goncalves, Parreira, & Giger, 2013 ; Paciello, Fida, Cerniglia, Tramontano, & Cole, 2013 ; Moor, 2007). A l’inverse, le blâme de la victime, ou la non-reconnaissance de sa douleur psychique, affecte la récupération de la victime (Woodhams, Hollin, Bull, & Cooke, 2011) et augmente l'empathie envers l’agresseur (Deitz, & al., 1982 ; Deitz, Littman, & Bentley, 1984 ; Smith, & Frieze, 2003).

On observe qu’un autre phénomène est en mesure de favoriser l’amélioration psychologique de la victime à distance des faits. Il s’agit de l'appropriation subjective de l'événement traumatique. Ce travail psychique vise à mettre du sens sur l'événement vécu et à chercher des causes à sa survenue, notamment en se tournant du côté de l'agresseur. Il pourrait permettre de faire émerger le phénomène de résilience, signe ultime d’un mieux-être de la victime traumatisée. C’est ce point de vue que nous développerons après avoir présenté les conséquences somato-psychiques variées pouvant découler du viol.

 

  1. Le viol : définition et retentissement

En occident, le viol est défini comme un acte de pénétration sexuelle imposé, caractérisé par une absence de consentement de la victime. Cependant, la source de pénétration (pénis, corps étranger ou autre), la cible de pénétration (vaginale, anale ou orale), le sexe, l'âge de l'auteur et de la victime, ainsi que la définition du consentement varient considérablement selon les pays (Gannon, Collie, Ward, & Thakker, 2008 ; Koss, 1992 ; Polaschek, & al, 1997). En moyenne dans le monde, près d’une femme sur cinq est victime de viol ou de tentative de viol au cours de son existence (Alcalá, 2005 ; Jewkes, Garcia-Moreno & Sen, 2002) alors que 7% des hommes sont victimes d’agression sexuelle (Elliott, Mok, & Briere, 2004 ; Mason, & Lodrick, 2012 ; Moor, 2007). Son impact est, pour de nombreux auteurs, une véritable catastrophe psychique (Briche, 2004 ; Cazes, 2001 ; Conoscenti, & McNally, 2006 ; Fergusson, Horwood, & Lynskey, 1996 ; Gortais, 1997 ; Kendall-Tackett, Williams, & Finkelhor, 1993 ; Geninet, 2007 ; Mason et Lodrick, 2012 ; Paolucci, Genuis, & Violato, 2001 ; Rouchon, 2008 ; Tyler, 2002 ; Vallée, 2005) à court et à long terme (Soutoul, & al. 1994).

La littérature rapporte des syndromes anxio-dépressifs plus ou moins sévères en lien avec un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). En effet, les agressions sexuelles sont suivies de SSPT dans 80% des cas (Ciavaldini, & Choquet. 2004 ; Vila, 2004). Des phénomènes de dissociation et des troubles de l’humeur sont également susceptibles d’apparaître. Selon le professeur de psychiatrie britannique sir David Goldberg (1998), les violences sexuelles sont le premier facteur étiologique de dépression et les femmes victimes d’abus sexuel dans l’enfance sont trois à cinq fois plus susceptibles de sombrer dans une dépression que les non-victimes (Putnam, 2003). Des distorsions cognitives et auto-reproches peuvent également apparaître chez les victimes, ce qui n’est pas sans conséquence psychologique car les personnes qui ont tendance à se blâmer, à se faire des reproches concernant la survenue des faits, ont tendance à manifester également des troubles psychopathologiques variés (Adler, Kissel, & McAdams, 2006 ; Daigneault, Heìbert, & Tourigny, 2006). Des troubles de la sexualité et par conséquent des relations sentimentales perturbées ont été rapportées à la suite d'une telle agression, 50% à 55% des victimes présentent au moins un dysfonctionnement sexuel. On peut observer des manifestations de sexualité à risque ou une vie sexuelle insatisfaisante ou absente, avec une crainte sous-jacente de l'intimité sexuelle, une frigidité, une anorgasmie, une sécheresse vaginale, une dyspareunie, une stérilité, etc. (Ruxana, & Leena, 2013 ; Coutanceau, 2010 ; Darvez-Bornoz, 1996 ; Bessoles, 2008 ; Ciavaldini, & Choquet, 2004). La peur du sexe et la réduction de l'excitation ou du désir sont les dysfonctionnements les plus fréquemment rapportés (Nadelson Cooperman, Notman, Zackson et Gornick, 1982). Il est également possible que le viol perturbe le fonctionnement social des victimes. En effet, la crainte envers les étrangers, l’évitement de nouvelles personnes et la crainte d’être suivie sont fréquentes (Steketee, & Foa, 1987). Des troubles de l’estime de soi ainsi que des troubles du comportement tels qu’une auto-destruction, un comportement de délinquance, pouvant aller jusqu’à de la toxicomanie ou la prostitution peuvent aussi être retrouvés (Beitchman, Zucker, Hook, DaCosta, & Akman, 1991 ; Ellis, Atkeson, & Calhoun, 1981 ; Fergusson, Horwood, & Lynskey, 1996 ; Frank, & Pazak Anderson, 1987 ; Kendall-Tackett et al., 1993 ; Kendler, Bulik, Silberg, Hettema, Myers, & Prescott, 2000 ; Ullman, 2007 ; Veronen, & Kilpatrick, 1980). Plus gravement encore, on peut observer des conséquences fatales telles que le suicide de la victime (Ruxana , & Leena, 2013 ; Kilpatrick, Best, & Veronen, 1985).

Outre les conséquences psychologiques engendrées par le viol, des conséquences somatiques ainsi qu’un recours plus important aux soins médicaux sont rapportés (Conoscenti, & McNally, 2006 ; Green, & Roberts, 2008 ; Kilpatrick, Resick, & Veronen, 1981 ; Selkin, 1978 ; Golding, 1994). L’ensemble de ces conséquences psychologiques et somatiques peuvent apparaître et persister dans le temps. D’ailleurs, il semblerait que des moments de vie difficiles vécus en même temps que le viol ainsi qu'un réseau de soutien insuffisant soient deux facteurs qui aggravent les symptômes à la suite d'un viol et entravent le processus de récupération (Frank. & Pazak Anderson 1987).

Un autre phénomène est à prendre en considération car il peut conditionner les suites à moyen et long terme du traumatisme. Il s'agit de la recherche d'explications causales de la victime à l'événement traumatique s'ancrant dans sa tentative de donner du sens. Malgré l’intérêt porté par la recherche au sujet de la quête de sens, les traumas issus de la main de l'homme, particulièrement les actes de violence interpersonnelle, ont été relativement peu étudiés à ce niveau. En effet, la majorité des études a été menée auprès de victimes d'événements de vie majeurs, tels le deuil et la maladie (Oppenheim, 1996, 2003, etc. ; Mallet, 2009 ; Dolbeault, Dauchy, Bredart, & Consoli, 2007 ; Holland, & Reznik, 2001).

 

  1. La quête de sens de la victime au sujet de l'événement traumatique

A la suite du viol, événement hautement traumatique comme nous venons de le voir, la victime se trouve dans un moment de non-sens, d’indisponibilité psychique à donner du sens à l’événement, en raison de l’intrusion physique-psychique subie. L’intentionnalité destructrice de l’agresseur est inconcevable pour la victime, surtout lorsqu’il est censé être une personne de confiance/protectrice (comme un parent par exemple). Cependant, cette période n’est pas éternelle. En effet, la quête de sens émerge ensuite (Bessoles, 2008), plus ou moins rapidement selon les sujets. Si Brison (2003, p 143) explique que « les philosophes parlent de l’importance d’un plan rationnel de vie, du besoin de transformer une absurdité qui ne rime à rien en quelque chose doté d’un sens qui satisfait l’âme et qui fait sens progressivement et complètement, directement jusqu’à la fin », Geninet et Marchand (2007, p 11) mettent en avant que l’homme est fondamentalement motivé à trouver un sens à sa vie au lendemain d’un événement traumatique. Ils définissent cette recherche de sens comme un « effort de réflexion fourni par l’individu dans le but de comprendre pourquoi l’événement traumatique est survenu dans sa vie et d’évaluer les impacts de cet événement sur ses croyances, ses valeurs et ses priorités ». Ainsi, les victimes tentent de donner un sens à leur expérience subie en recherchant la/les cause(s) de l’événement ainsi qu’en évaluant les changements engendrés par ce dernier sur leurs propres conceptions de l'être humain. Cette quête de sens a deux dimensions. Tout d’abord, elle correspond à un processus cognitif qui vise à explorer des explications/causes/raisons à la survenue de leur trauma (Geninet et Marchand, 2007). Il s’agit pour la victime d'une lecture personnelle du traumatisme afin de tenter de trouver sa vérité, théoriser à sa manière, mettre des mots sur certains questionnements (Pourquoi cela m'est-il arrivé à moi ? Pourquoi en suis-je autant affectée ? Comment une telle barbarie peut-elle exister ?). Pour Coutanceau (2010), ce processus de rationalisation apporterait à la victime un soulagement en se vidant d’une charge émotionnelle accablante. A cette dimension de « processus » s’adjoint la dimension de « résultat », c’est à dire le fait d’avoir trouvé une cause à l’événement et/ou la perception de changements positifs et/ou négatifs » (Geninet et Marchand, 2007). Dans la même optique, les modèles de Taylor (Théorie de l’adaptation cognitive, 1983) et de Janoff-Bulman (Théorie des croyances répandues, 1992), que nous ne développerons pas dans cet article, mettent l’accent sur la recherche d’attributions causales comme moyen de donner un sens à l’événement.

Ainsi, c’est sans doute pour répondre à un besoin fondamental de l’être humain (Frankl, 1963 ; Geninet et Marchand, 2007), que la victime de viol, en quête de sens à la suite de l’événement traumatique subi (Bessoles, 2008), est amenée à vouloir comprendre son agresseur. En effet, Bessoles (2008, p 27) met en avant que

certaines victimes « […] veulent comprendre ce criminel sexuel qui les a anéanties. Elles ne souhaitent pas lui rendre seulement sa violence mais elles tentent de réinscrire une nouvelle temporalité acriminelle et avictimaire ». Il ajoute plus loin (p 77) que « beaucoup de victimes de viol témoignent, après le temps procédural et les Assises, d’une nécessaire compréhension du violeur et de la psychogénèse de l’acte qu’elles ont subi. Il ne s’agit pas pour elle d’intellectualiser le crime subi au travers de leur compréhension de la criminogenèse. Elles tentent d’analyser, fut-ce de façon sommaire parfois, les moments de bascule dans l’enfance ou l’adolescence du violeur l’ayant conduit au crime et à leur choix comme victime ». Le viol en tant que traumatisme intentionnel issu de la main de l’homme implique donc que la victime, dans sa recherche de sens autour de l’événement subi, cherche à se tourner du côté de l'agresseur. Cette recherche de compréhension de l’autre s’intègre dans un véritable processus thérapeutique dans le sens où « évoluer favorablement, c'est aussi parvenir à comprendre et démonter les motivations et la stratégie de l'agresseur, d'autant plus qu'il est connu » (Coutanceau, 2010, p 211). En effet, « aider une victime à aller mieux, c'est parfois la confronter avec l'image qu'elle se fait, même si elle ne le sait pas, (mais parfois elle le sait), de celui qui a pu lui faire ça » (Coutanceau, 2010, p. 246).

 

  1. De l'appropriation subjective de l'événement traumatique à la résilience

Le viol constitue une véritable épreuve pour le sujet qui en est victime dans le sens où ce dernier va devoir se reconstruire, recréer de l’existence. Selon Coutanceau (2010, p 189), le rétablissement de la victime se fera par son propre travail psychique qui, selon lui, « consistera précisément à mettre de la distance entre soi et le déterminisme de l'agression ». La parole favorise l’accès au sens dans la mesure où la pensée, par la mise en mots, va permettre à la victime de découvrir sa propre signification de l’événement et d’en prendre conscience. En effet, selon Coutanceau (2010, p 194) : « C'est la parole qui permet à la victime de sortir du piège où elle est enfermée, et de comprendre pourquoi cela lui est arrivé ». La verbalisation ouvre la voie d’une réappropriation subjective de l’événement (Scotto di Vettimo, 2003) par la victime et permet une inscription de ce dernier dans le continuum de son histoire personnelle (Lachal, 2007, p 54). La fonction narrative offre donc la possibilité de transformer l’événement traumatique en un événement signifiant, représentable et communicable. Par conséquent, grâce à l’accès au sens qu’elle favorise (et à son lien avec l’élaboration psychique) ainsi qu’à sa fonction d’extériorisation (Brison, 2003), la mise en mots participe à la guérison de la victime (Gohier, 2003 ; Coutanceau, 2010). Lachal (2007) parle de « fonction soignante de la narration ». Quant à Bessoles (2001), il met en lumière que la narrativité porte en soi le projet thérapeutique. Coutanceau (2010, p 211) évoque que : « Ce qui traduit une évolution favorable [...] c'est qu'elle [la victime] est capable de poser des mots et une pensée plus ou moins élaborée, personnelle ou universelle, sur ce qui lui est arrivé et sur sa souffrance ». La reconstruction d’un lien verbal permet également à la victime de retrouver sa dignité humaine et de retourner dans la communauté des vivants (Fua, 1997 ; Lebigot, 2011 ; Brison, 2003 ; Marzano, 2006). Le dire, c’est pouvoir à nouveau « être-au-monde » (Marzano, 2006). La capacité de la personne en crise de situer dans sa vie une certaine cohérence en passant par la mise en mots constitue un facteur important, voire essentiel pour favoriser la résilience (Manciaux, 2005 ; Vanistendael et Lecomte, 2000).

La résilience, définie selon Manciaux, Vanistendael, Lecomte et Cyrulnik, (2001, p. 645) est « la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en dépit d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères ». Le fonctionnement psychique de la résilience passe par le processus de mentalisation, qui permet de mettre en pensée les excitations internes. Deux éléments permettent au sujet d’élaborer la situation traumatique, d’accéder à la résilience (Lighezzolo et de Tychey, 2004 ; de Tychey, 2001) :

- La nature, la variété et surtout  la souplesse des mécanismes de défense mobilisés par le Moi (ils permettent de faire face aux représentations et aux affects de déplaisir très importants suscités par le traumatisme), ainsi que les dégagements permis par l’espace imaginaire du sujet. - - Une mentalisation de qualité, c’est-à-dire des capacités d’élaboration mentale ultérieure des tensions générées dans leur double dimension pulsionnelle, sexuelle et agressive. Cela consiste en la capacité à traduire en mots, en représentations verbales partageables, les images et les émois ressentis, pour leur donner un sens communicable, compréhensible pour soi-même et pour autrui. Ce travail de la pensée implique une opération de symbolisation. Celle-ci suppose aussi que les affects ressentis soient liés à des mots qui les spécifient en terme de liaison affect-représentation (de Tychey, Diwo, & Dollander, 2000). La mentalisation est considérée par Bergeret (1991) comme « l’utilisation mentale » qu’on va faire de l’imaginaire (Lighezzolo et de Tychey, 2004 ; de Tychey, 2001). Si elle est de qualité, variée et que les mécanismes de défenses mobilisés par le Moi du sujet sont souples, la résilience serait favorisée.  

(...)

 

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