La communication perverse [À lire]

Synthèse détaillée de la formation de Evelyne Josse, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)

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[Extrait de la synthèse]

Introduction et parcours d'Evelyne Josse

Evelyne Josse se présente comme psychologue clinicienne formée à l'Université libre de Bruxelles, spécialisée en hypnose, en EMDR et en thérapie brève. Actuellement, elle exerce en Normandie en tant que psychothérapeute et formatrice en psychotraumatologie, notamment dans des universités et des instituts privés. Elle a également initié deux diplômes universitaires en hypnose, l'un à l'Université libre de Bruxelles et l'autre à l'Université de Lorraine à Metz, où elle est aussi chargée de cours.

L’importance de l'anamnèse en psychothérapie

Josse souligne que l'anamnèse est souvent négligée par de nombreux thérapeutes qui cherchent des solutions sans comprendre pleinement le problème initial. Pour elle, l'anamnèse est bien plus qu'une simple collecte d'informations ; c'est un outil thérapeutique à part entière. Elle explique que les questions posées (ou non posées) influencent la dynamique de la thérapie. En focalisant uniquement sur les conflits, par exemple, le thérapeute pourrait accentuer ce problème aux yeux du patient, alors que poser des questions sur les moments où les difficultés sont moindres peut mettre en lumière les ressources existantes.

Comprendre la motivation du patient : contrainte manifeste ou implicite

Josse met en avant l'importance d'identifier si le patient consulte de son propre chef ou sous contrainte, qu’elle soit manifeste ou non. Elle distingue différents cas, comme ceux envoyés par la justice pour des comportements violents, ou encore ceux dont la démarche thérapeutique est initiée sous pression d'un proche. Par exemple, un homme qui consulte en raison de crises de colère pourrait être motivé non pas par un désir intrinsèque de changement, mais par la crainte de perdre sa conjointe.

Différents types d'envoyeurs et leur impact sur la thérapie

Selon Josse, l’envoyeur, qu’il s’agisse d’un partenaire, d’un médecin, d’un employeur, ou des services sociaux, influence la démarche thérapeutique et la posture du thérapeute. Elle illustre cela par des exemples où un médecin peut exiger une consultation pour poursuivre un arrêt maladie, ou encore un employeur qui propose une thérapie pour éviter un licenciement. Elle insiste sur la nécessité de s’adresser au patient lui-même, sans valider automatiquement le diagnostic ou les attentes de l'envoyeur.

La notion de "client" : une posture essentielle en thérapie

Dans la pratique thérapeutique, Josse distingue trois catégories de patients selon leur posture face à la thérapie : le « client », le « plaignant » et le « visiteur ». Elle décrit le « client » comme une personne consciente de son problème et demandeuse d’aide, le « plaignant » comme quelqu’un qui reconnaît ses difficultés mais rejette la responsabilité sur autrui, et le « visiteur» comme un individu souvent contraint à consulter, qui ne reconnaît ni problème ni besoin de changement personnel.

Les enfants et adolescents en thérapie : le défi de la demande indirecte

Evelyne Josse aborde la question des enfants et des adolescents en thérapie, notant qu'ils sont rarement demandeurs. Les enfants, en particulier, sont souvent emmenés par leurs parents sans bien comprendre le but de la thérapie. Pour les adolescents, la situation est différente : certains peuvent consulter pour des phobies scolaires, mais beaucoup restent réticents, spécialement dans des cas de décrochage scolaire ou de consommation de substances.

La perception des troubles chez les psychotiques et autres profils spécifiques

Les psychotiques, explique Josse, sont rarement conscients de leurs troubles et consultent peu spontanément, car ils considèrent souvent leur réalité comme objective. Elle donne l'exemple d'une patiente persuadée que son ex-mari la surveillait constamment, illustrant ainsi la difficulté de ces patients à remettre en question leur perception. Josse aborde également les cas des pédophiles et des alcooliques, soulignant que ces derniers viennent généralement sous la pression de leur entourage.

Les Quatre Types de Relations Patient-Thérapeute

Evelyne Josse identifie quatre types de relations entre le patient et le thérapeute : le client, le visiteur, le plaignant et le collaborateur caché. Ce dernier est une catégorie particulière, regroupant des patients qui, bien qu'ils ne reconnaissent pas la demande initiale de l'envoyeur, sont tout de même prêts à collaborer pour d'autres raisons.

Le Collaborateur Caché : Un Patient au Motif Différent

Le collaborateur caché se distingue des autres types en ce qu’il n’est pas demandeur par rapport à la requête initiale. Par exemple, une mère qui consulte sous la pression de sa fille pour réduire sa consommation d’alcool peut ne pas être demandeuse pour ce problème spécifique, mais souhaite conserver un bon lien avec sa petite-fille. Ce type de patient collabore avec le thérapeute pour atteindre un objectif personnel lié, mais distinct de la problématique perçue.

Le Client : Le Patient Idéal

Josse décrit le client comme le patient idéal, ou « acheteur », car il est prêt à « acheter » ce que propose le thérapeute et à s'engager activement pour changer. Ce patient vient souvent en thérapie avec une souffrance précise et un objectif de changement en tête. Il a déjà tenté diverses solutions avant de consulter, comme limiter sa consommation d’alcool ou adopter des stratégies éducatives avec son enfant. Il attend du thérapeute qu’il l’aide à trouver des solutions supplémentaires, et il est conscient de sa part de responsabilité dans la résolution de son problème.

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